Michel De Waele, Stephan Martens (dir.)
Mémoire et oubli, Controverses de la Rome antique à nos jours,
Presses universitaires du Septentrion, 248 p., 2015
S’il est malsain pour une société donnée de ressasser continuellement le passé, il peut être tout aussi nuisible pour elle d’avoir une mauvaise mémoire. Les peuples comme les hommes ne peuvent pas vivre sans être un tant soit peu en paix avec leur mémoire.
Ils ne peuvent pas vivre dans le refoulement. Aussi longtemps qu’un travail sur le passé n’est effectué, le présent peut être gangrené par des retours néfastes. La gestion mémorielle d’événements historiques, de tragédies, de drames reste donc un questionnement très complexe.
Une solution se trouve dans la quête d’une « juste mémoire », formulation empruntée à Paul Ricœur dans La mémoire, l’histoire, l’oubli – ce fragile équilibre entre l’évaluation historique selon la pluralité des mémoires et la nécessité d’une distanciation critique – car, à condition d’écarter des malentendus propices aux polémiques, les abus d’oubli paraissent, en effet, aussi toxiques que les abus de mémoire. De la Rome antique à nos jours : sur la base de la longue durée, les textes présentés par une équipe internationale de chercheurs tentent ainsi de faire avancer le débat.