Création du réseau de recherche « Armée, guerre et genre / diversité » (MKGD)
La guerre en Ukraine, qui a commencé en février 2022 avec l’attaque de la Russie sur le territoire ukrainien, le récent conflit au Moyen-Orient, déclenché par l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, et bien d’autres conflits militaires passés et présents montrent l’importance du genre et de la diversité pour notre compréhension des événements. Les recherches internationales et nationales sur le genre dans le domaine militaire et la guerre soulignent que les significations, les causes et les conséquences des conflits militaires ne peuvent être comprises sans tenir compte de la catégorie d’analyse du « genre ». Il en va de même pour le fonctionnement et la culture des forces armées et leurs formes d’exercice légal et illégal de la violence militaire. Parmi ces dernières, on trouve les pratiques de violence sexuelle et sexualisée qui, à des degrés divers et sous des formes différentes, ont fait partie des guerres depuis l’Antiquité et continuent de le faire aujourd’hui. Mais même en temps de paix, des faits de violence sexuelle et sexualisée ont eu lieu au sein des forces armées et commis par les forces armées. Aujourd’hui encore, l’OTAN et la Bundeswehr, comme la plupart des forces armées, telles les troupes des missions de maintien de la paix de l’ONU, doivent lutter contre l’inégalité et la discrimination sexuelle dans leurs propres rangs et contribuer à une meilleure compréhension des sujtes liés au genre et à la diversité.
La recherche sur le thème de l’armée, de la guerre et du genre/de la diversité n’a donc pas seulement une pertinence scientifique, mais aussi sociale et politique. Mais les lacunes de la recherche sont encore importantes, surtout dans les sciences historiques, culturelles, sociales et politiques, en particulier dans l’espace germanophone, mais aussi au niveau international. C’est là que le réseau de recherche sur l’armée, la guerre et le genre/la diversité, officiellement créé le 11 mars 2024 à Potsdam lors d’un atelier de lancement, veut amorcer un changement. Vingt-trois scientifiques travaillant dans des universités et des instituts de recherche extra-universitaires de sept pays différents (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Autriche, Suisse et États-Unis) ont rejoint ce groupement interdisciplinaire. Le Centre d’histoire militaire et de sciences sociales de la Bundeswehr (ZMSBw) se joint également au réseau de recherche en tant que partenaire.